Positivez en famille !
En famille, votre enfant dys a vraiment besoin de votre intermédiaire, parfois papa, parfois maman, souvent les deux. D'abord vis-à-vis des frères ou sœurs à qui il faut expliquer, avec les mots de leur âge, les difficultés de l'enfant. Cela évitera bien des angoisses rentrées de part et d'autre. Ce n'est pas simple ! Éviter des jalousies : "tu le ou la chouchoutes" ou bien "mais moi j'y arrive, ce n'est pas si compliqué", calmer des bagarres, ménager le temps et la sérénité qu'il faut à l'enfant dys pour réussir sa tache, parfois obtenir la coopération d'un frère ou d'une sœur …
Ensuite par rapport "à l'autre parent", tantôt papa qui n'envisage pour son enfant que la perfection ou qu'il faut solliciter pour "qu'il lui donne du temps", parfois maman qui n'en peut plus de courir entre l'école, la rééducation et le reste …
Enfin avec la tatie ou les grands parents qui s'étonnent de ce que cet enfant "ne sait toujours pas lire" ou "si tu voyais les fautes sur sa carte postale !". Les parents de dys sont là dans leur tache constante : expliquer sans dévaloriser, rappeler les talents, rester calme !
Faire croître son autonomie
Éduquer signifie "conduire dehors" (ex ducere), dehors du cocon, de l'enfance, ouvrir au monde, pour un enfant dys comme pour tout autre, mais peut-être plus qu'un autre. Il est le meilleur juge de ce qui lui permet d'apprendre, il met en œuvre des "astuces", des façons de faire qui lui sont propres, cela est à encourager. Il a un emploi du temps alourdi par sa "lenteur", la rééducation, des loisirs qui lui "font voir autre chose" que l'école … mieux vous l'aiderez à gérer sa vie par lui-même, plus il se sentira responsable et évitera une passivité fataliste ("de toute façon, je n'y arrive jamais") qui risquerait d'accroître son manque de confiance en lui.
En lui donnant régulièrement des responsabilités, en fonction de son âge, en vous assurant qu'il a bien saisi ce que vous attendez de lui, vous renforcerez un climat de confiance mutuelle, de vous en lui, de lui en vous, de lui en lui.
En même temps, veillez à ne pas lui donner l'impression d'une sollicitude étouffante, d'une surprotection. Certes, il vous déroute souvent, ses difficultés vous inquiètent, vous voulez le soutenir au mieux, mais tentez de ne pas trop le montrer, car vous risqueriez d'augmenter son sentiment de culpabilité et de manque de confiance. Ses révoltes, ses colères, ne sont pas contre vous, elles constituent souvent la soupape de sécurité pour décharger ses tensions et ses souffrances, elles sont plutôt signe de bonne santé, signe qu'il ne se résigne pas !
En montrant que vous le comprenez, en l'encourageant sans "l'infantiliser" vous lui ferez le plus beau cadeau que des parents peuvent faire : lui révéler qu'il y a mille façons de réussir sa vie.
Élargir sa vie
"Le jeu est le premier éducateur" disait Baden-Powell, le fondateur du scoutisme. Par le jeu, l'enfant s'approprie le "jeu du monde", les choses, le temps, l'espace, les règles, les rôles sociaux des adultes si difficiles à comprendre, le partenariat avec d'autres enfants, etc. Et on joue à tout âge, du hochet du berceau aux jeux à risque de l'adolescence, avant de jouer notre partition dans le grand jeu de la vie … Donc, jouer, ce n'est jamais perdre son temps !
Mais le temps d'un enfant dys est souvent plus chronométré que pour un autre enfant, parce qu'il est malhabile à certaines choses, lent pour d'autres, pris par les soutiens et rééducations diverses … Préservez des temps de jeu, de far niente, de rêverie, laissez s'élargir sa vie intérieure.
Dieu merci, on n'apprend pas qu'à l'école ! La télévision, le cinéma, les musées, les sorties et visites enrichissent "sans effort" et plus encore un enfant dys qui souvent enregistre très rapidement ce qui ne passe pas par les moyens courants d'apprentissage. La vitesse à laquelle il parcourt un musée, par exemple, peut nous sidérer et même nous irriter … mais parlez avec lui à la sortie et vous serez étonné de ce qu'il a mémorisé !
Varier les activités.
Un enfant dys est en tension, il a besoin de bouger, de faire du sport, d'exercer son corps, d'éprouver une autre forme de compétition que celle de l'école, de se rendre compte de toutes ses potentialités.
Un enfant dys est souvent très créatif, ouvrez-lui tout le champ d'activités "d'art-thérapie", poterie, peinture, musique, chant … Mais aussi bricoler (avec un dyspraxique, prudence !), cuisiner, bidouiller des bidules, trafiquer des trucs, agencer des machins, bref CRÉER !
Enfin, une des activités qui facilite le mieux l'autonomie, la camaraderie entre pairs, le jeu collectif, les activités variées, le learning by doing, est le scoutisme. S'il y a un groupe de scouts ou d'éclaireurs près de chez vous, voyez à faciliter un contact entre ce groupe et votre enfant dys, garçon ou fille (tous les mouvements sont mixtes) pour qu'il puisse juger si ça l'intéresserait.