Parents de dys, positivez avec l'école !
Notre Association de Parents et Enfants Dys, l'APED, rassemble des adhérents affrontés à des problèmes analogues : comment agir au mieux avec un enfant dys ? Ce site est un lieu pragmatique de partage d'expériences, d'autres sites, dont vous trouverez les références plus loin, abordent des aspects plus scientifiques. Vivre avec un enfant dys concerne la vie personnelle, ludique, familiale et scolaire de l'enfant.
Positiver avec l'école
Aïe, aïe, aïe, là, ça chauffe ! Toute école est conçue pour les enfants "normaux", c'est ainsi et votre enfant est dys, c'est ainsi aussi ! Alors, évidemment, parfois (souvent, diront certains) ça "dys-fonctionne" ! Persuadons-nous d'abord d'une chose : c'est la faute à personne ! Cela pacifiera bien des débats ! Et puis, reconnaissons qu'en France, les troubles dys sont mal connus, sujets à beaucoup de préjugés, d'idées fausses, même si les bonnes attitudes progressent. Mais encore, direz-vous ?
Comme nous l'avons vu, les troubles dys sont multiples et différents, et les stratégies d'accompagnement sont à adapter à l'enfant, même si, globalement, les plus visibles sont ceux qu'on appelle communément dyslexie, mot qui cache bien des différences. Voyons cependant quelques généralités.
Nous, nous connaissons notre enfant dans ses cadres familiers, pour le connaître en dehors, il nous faut écouter les autres, même si parfois le discours nous surprend, mais cette information extérieure est utile pour l'aider à s'adapter à cet environnement plus vaste. Dys ou pas, tout enfant doit accepter les règles collectives et ce n'est pas parce qu'il est éventuellement perturbé qu'il peut devenir perturbateur et gêner les autres, ce n'est pas plus acceptable pour lui que pour quiconque.
Oraliser et organiser
Mais, en contrepartie, nous avons à l'aider par rapport aux apprentissages scolaires. D'une façon générale, il vaut toujours mieux utiliser la communication orale : nous commençons tous par notre langue maternelle, c'est notre bain linguistique premier. Lui lire à haute voix consignes, textes, leçons, éventuellement les enregistrer sur un magnétophone. Privilégier la restitution orale de ce qui a été acquis, les cas de dysphasie étant évidemment à prendre en compte différemment. Il existe aussi de multiples contes, récits, romans enregistrés qu'il peut écouter à son rythme.
Suggérer et faciliter tout système d'organisation de l'enfant, depuis son espace de travail jusqu'à la liste de numéros de téléphone de camarades, pour obtenir des précisions. Un enfant dys est souvent brouillon, désorganisé et perdu dans tout ce qu'il faut faire, il lui faut donc plus de rangements, de repères de couleurs, de sur lignages, de systèmes mnémotechniques …
Dans un même ordre d'idée, une "organisation" particulière des cahiers peut être utile : par exemple tracer des marges visibles à gauche ET à droite, car il perçoit souvent mal la place nécessaire pour finir un mot, il faut qu'il puisse dépasser la marge sans aller à la ligne n'importe comment. Apprendre des mots "en liste" lui est plus facile s'il appréhende mal la structure des phrases. Avec l'accord des enseignants, l'enfant sera plus à l'aise avec des cahiers pas trop épais, un par matière par exemple, que dans un classeur "fourre-tout", car les feuilles volantes ont tendance à … s'envoler !
Mais, pour autant, un dys est fatigable, "surtravailler" nuira à sa concentration, il vaut mieux prévoir des périodes courtes, éventuellement choisir dans les exercices demandés ceux qui sont les plus difficiles plutôt que toute une série progressive. Privilégier le calcul mental qui évite "d'écrire" …
Sans être la panacée, l'ordinateur est un auxiliaire précieux dans tous les domaines.
Relations avec les enseignants
Par rapport aux enseignants, nous sommes toujours dans une position délicate. D'une part l'échec d'un élève est parfois perçu par l'enseignant comme un échec de sa pédagogie et d'autre part nous n'envisageons qu'un seul cas, celui de notre enfant, alors que l'enseignant doit envisager un groupe-classe avec toutes ses différentes lourdeurs.
Pour établir des relations positives il y a des choses possibles et des choses à ne pas faire. D'abord lui signaler les troubles connus qui affectent votre enfant, sans "en rajouter", cela permettra à l'enseignant de rester objectif face aux premiers travaux de votre enfant.
De plus en plus d'enseignants ont à cœur de tenir compte des difficultés des dys, des formations leur sont proposées, des informations et suggestions se trouvent sur les sites de l'Education Nationale. Certes, tous les enseignants ne sont pas touchés et des préjugés demeurent (paresse, inattention, incapacité à apprendre, etc.) mais, sans vous ériger en "formateur" ou en "donneur de leçon", vous pouvez discrètement signaler ces sites à l'enseignant, y compris la partie qui leur est dédiée sur le site de l'APED.
Coopération ouverte
Si l'enseignant vous semble ouvert à ces problèmes, vous pouvez aussi lui demander conseil sur les meilleures façons de soutenir le travail scolaire de l'enfant à la maison, dans ces cas-là l'enseignant vous révèlera les acquis qui lui paraissent les plus importants.
Enfin, il importe de laisser entendre à l'enseignant que, s'il peut faciliter les choses, encourager les efforts de l'enfant sans le dévaloriser, il n'est pas responsable de ces difficultés.
Parents de dys, nous serons toujours des "militants" de cette cause, mais, d'expérience, nous savons aussi qu'entrer en guerre contre l'institution et contre les enseignants est plus improductif que positif, car chacun alors campe sur des positions excessives et rien n'avance. Même si parfois nous "bouillons intérieurement", évitons de passer pour des militants exaltés qui surprotègent, ou excusent tout, car cela bloque le dialogue.
D'expérience aussi, nous savons qu'un jour, un membre de l'institution scolaire "déclenchera" des choix positifs chez votre enfant et débloquera la situation. Le poète disait : "Le plus beau jour, c'est demain", cela permet d'attendre !
Un cerveau "extra-ordinaire"
Le Dr HABIB concluait ainsi une de ses interventions :
"Il est clair que le fardeau psychologique que représentent, tant pour l'enfant que pour son environnement familial, la confrontation quotidienne avec l'échec, le poids de la différence, l'incompréhension générale des enseignants face à un phénomène qui leur échappe, est générateur de tensions et de conflits qui ne pourront parfois être résolus qu'à l'aide d'une psychothérapie.
Il est clair également que les caractéristiques socio-culturelles de l'environnement familial pourront jouer un rôle déterminant en prodiguant à l'enfant les encouragements nécessaires et en lui assurant une motivation suffisante pour affronter l'effort supplémentaire que représente pour lui une rééducation orthophonique au moins bihebdomadaire durant parfois plusieurs années.
Il n'en reste pas moins que la démonstration d'un substrat biologique à la dyslexie, faisant entrer du même coup les neurosciences dans le domaine socio- éducatif, représente un espoir considérable d'améliorer la condition d'une minorité qui sans identité n'avait pas d'existence, ce qui ajoutait encore à sa détresse.
Insister à nouveau sur le caractère spécifique de ces troubles, c'est tout à la fois souligner que le domaine déficitaire se doit d'être pris en charge de la manière la plus performante possible mais aussi mettre en avant les qualités intactes, parfois supérieures, de ce cerveau " extra-ordinaire " reconnu par la médecine mais pas encore par la société."
Positiver avec l'école
Aïe, aïe, aïe, là, ça chauffe ! Toute école est conçue pour les enfants "normaux", c'est ainsi et votre enfant est dys, c'est ainsi aussi ! Alors, évidemment, parfois (souvent, diront certains) ça "dys-fonctionne" ! Persuadons-nous d'abord d'une chose : c'est la faute à personne ! Cela pacifiera bien des débats ! Et puis, reconnaissons qu'en France, les troubles dys sont mal connus, sujets à beaucoup de préjugés, d'idées fausses, même si les bonnes attitudes progressent. Mais encore, direz-vous ?
Comme nous l'avons vu, les troubles dys sont multiples et différents, et les stratégies d'accompagnement sont à adapter à l'enfant, même si, globalement, les plus visibles sont ceux qu'on appelle communément dyslexie, mot qui cache bien des différences. Voyons cependant quelques généralités.
Nous, nous connaissons notre enfant dans ses cadres familiers, pour le connaître en dehors, il nous faut écouter les autres, même si parfois le discours nous surprend, mais cette information extérieure est utile pour l'aider à s'adapter à cet environnement plus vaste. Dys ou pas, tout enfant doit accepter les règles collectives et ce n'est pas parce qu'il est éventuellement perturbé qu'il peut devenir perturbateur et gêner les autres, ce n'est pas plus acceptable pour lui que pour quiconque.
Oraliser et organiser
Mais, en contrepartie, nous avons à l'aider par rapport aux apprentissages scolaires. D'une façon générale, il vaut toujours mieux utiliser la communication orale : nous commençons tous par notre langue maternelle, c'est notre bain linguistique premier. Lui lire à haute voix consignes, textes, leçons, éventuellement les enregistrer sur un magnétophone. Privilégier la restitution orale de ce qui a été acquis, les cas de dysphasie étant évidemment à prendre en compte différemment. Il existe aussi de multiples contes, récits, romans enregistrés qu'il peut écouter à son rythme.
Suggérer et faciliter tout système d'organisation de l'enfant, depuis son espace de travail jusqu'à la liste de numéros de téléphone de camarades, pour obtenir des précisions. Un enfant dys est souvent brouillon, désorganisé et perdu dans tout ce qu'il faut faire, il lui faut donc plus de rangements, de repères de couleurs, de sur lignages, de systèmes mnémotechniques …
Dans un même ordre d'idée, une "organisation" particulière des cahiers peut être utile : par exemple tracer des marges visibles à gauche ET à droite, car il perçoit souvent mal la place nécessaire pour finir un mot, il faut qu'il puisse dépasser la marge sans aller à la ligne n'importe comment. Apprendre des mots "en liste" lui est plus facile s'il appréhende mal la structure des phrases. Avec l'accord des enseignants, l'enfant sera plus à l'aise avec des cahiers pas trop épais, un par matière par exemple, que dans un classeur "fourre-tout", car les feuilles volantes ont tendance à … s'envoler !
Mais, pour autant, un dys est fatigable, "surtravailler" nuira à sa concentration, il vaut mieux prévoir des périodes courtes, éventuellement choisir dans les exercices demandés ceux qui sont les plus difficiles plutôt que toute une série progressive. Privilégier le calcul mental qui évite "d'écrire" …
Sans être la panacée, l'ordinateur est un auxiliaire précieux dans tous les domaines.
Relations avec les enseignants
Par rapport aux enseignants, nous sommes toujours dans une position délicate. D'une part l'échec d'un élève est parfois perçu par l'enseignant comme un échec de sa pédagogie et d'autre part nous n'envisageons qu'un seul cas, celui de notre enfant, alors que l'enseignant doit envisager un groupe-classe avec toutes ses différentes lourdeurs.
Pour établir des relations positives il y a des choses possibles et des choses à ne pas faire. D'abord lui signaler les troubles connus qui affectent votre enfant, sans "en rajouter", cela permettra à l'enseignant de rester objectif face aux premiers travaux de votre enfant.
De plus en plus d'enseignants ont à cœur de tenir compte des difficultés des dys, des formations leur sont proposées, des informations et suggestions se trouvent sur les sites de l'Education Nationale. Certes, tous les enseignants ne sont pas touchés et des préjugés demeurent (paresse, inattention, incapacité à apprendre, etc.) mais, sans vous ériger en "formateur" ou en "donneur de leçon", vous pouvez discrètement signaler ces sites à l'enseignant, y compris la partie qui leur est dédiée sur le site de l'APED.
Coopération ouverte
Si l'enseignant vous semble ouvert à ces problèmes, vous pouvez aussi lui demander conseil sur les meilleures façons de soutenir le travail scolaire de l'enfant à la maison, dans ces cas-là l'enseignant vous révèlera les acquis qui lui paraissent les plus importants.
Enfin, il importe de laisser entendre à l'enseignant que, s'il peut faciliter les choses, encourager les efforts de l'enfant sans le dévaloriser, il n'est pas responsable de ces difficultés.
Parents de dys, nous serons toujours des "militants" de cette cause, mais, d'expérience, nous savons aussi qu'entrer en guerre contre l'institution et contre les enseignants est plus improductif que positif, car chacun alors campe sur des positions excessives et rien n'avance. Même si parfois nous "bouillons intérieurement", évitons de passer pour des militants exaltés qui surprotègent, ou excusent tout, car cela bloque le dialogue.
D'expérience aussi, nous savons qu'un jour, un membre de l'institution scolaire "déclenchera" des choix positifs chez votre enfant et débloquera la situation. Le poète disait : "Le plus beau jour, c'est demain", cela permet d'attendre !
Un cerveau "extra-ordinaire"
Le Dr HABIB concluait ainsi une de ses interventions :
"Il est clair que le fardeau psychologique que représentent, tant pour l'enfant que pour son environnement familial, la confrontation quotidienne avec l'échec, le poids de la différence, l'incompréhension générale des enseignants face à un phénomène qui leur échappe, est générateur de tensions et de conflits qui ne pourront parfois être résolus qu'à l'aide d'une psychothérapie.
Il est clair également que les caractéristiques socio-culturelles de l'environnement familial pourront jouer un rôle déterminant en prodiguant à l'enfant les encouragements nécessaires et en lui assurant une motivation suffisante pour affronter l'effort supplémentaire que représente pour lui une rééducation orthophonique au moins bihebdomadaire durant parfois plusieurs années.
Il n'en reste pas moins que la démonstration d'un substrat biologique à la dyslexie, faisant entrer du même coup les neurosciences dans le domaine socio- éducatif, représente un espoir considérable d'améliorer la condition d'une minorité qui sans identité n'avait pas d'existence, ce qui ajoutait encore à sa détresse.
Insister à nouveau sur le caractère spécifique de ces troubles, c'est tout à la fois souligner que le domaine déficitaire se doit d'être pris en charge de la manière la plus performante possible mais aussi mettre en avant les qualités intactes, parfois supérieures, de ce cerveau " extra-ordinaire " reconnu par la médecine mais pas encore par la société."